Près de 15% des Belges sous le seuil de pauvreté

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En 2013, 14,8% de la population belge vivait sous le seuil de pauvreté, ressort-il du rapport annuel du SPP Intégration sociale et de son dernier rapport trimestriel présentés vendredi.

Au total, 158.880 personnes ont bénéficié du revenu d’intégration sociale (RIS) ou d’une aide financière équivalente l’an dernier (+3,5% par rapport à 2012). Les jeunes de moins de 25 ans représentent à eux seuls 30,8% des bénéficiaires du RIS. La pauvreté touche désormais la classe moyenne et, plus que jamais, les enfants, s’inquiète le service public fédéral de programmation. L’année passée, 1.616.000 personnes pouvaient être qualifiées de pauvres.

Une personne est considérée comme telle lorsqu’elle touche moins de 60% du revenu médian belge, soit 1.000 euros mensuels pour une personne seule ou 2.101 euros pour un ménage constitué de deux adultes et de deux enfants. Le bénéfice des allocations sociales n’empêche pas la pauvreté puisque, au 1er septembre 2013, le RIS s’élevait à 817,36 euros pour une personne isolée et à 1.089,82 euros pour un cohabitant avec famille à charge.

Environ 4% de la population belge figure sous le seuil de pauvreté tout en travaillant, précise également Julien Van Geertsom, le président du SPP Intégration sociale. “Ce chiffre augmente légèrement mais il reste un des plus faibles d’Europe”, fait-il remarquer.

En 2013, 152.050 personnes ont bénéficié du RIS au moins une fois au cours de l’année. En moyenne, ce revenu a été octroyé à 98.650 bénéficiaires par mois. Les sommes versées par le SPP Intégration sociale à ce titre représentent au total 541 millions d’euros. La tendance à la hausse du nombre de bénéficiaires du RIS ne faiblit pas puisque, pour les deux premiers mois de 2014, la progression est déjà de 4,3% par rapport à 2013, souligne également le service public. Il enregistre aujourd’hui une moyenne mensuelle de 102.583 bénéficiaires du RIS.

A ces chiffres, il faut encore ajouter les allocataires qui n’ont pas droit au RIS mais qui bénéficient d’une aide financière équivalente. Il s’agit par exemple des étrangers non-inscrits au registre de la population. En 2013, 21.667 personnes se sont vus octroyer un soutien équivalent au RIS par les CPAS, ce qui représente une diminution de 19,7% par rapport à 2012. Le nombre de demandeurs d’asile pouvant prétendre à une aide financière a baissé de 49,6%, ajoute le SPP pour expliquer cette chute.

“Grâce à la diminution du nombre de demandeurs d’asile, nous avons pu réaffecter le budget initialement destiné à l’aide financière pour investir davantage dans la lutte contre la pauvreté. Les CPAS peuvent consacrer les 5 pour cent d’augmentation de budget, soit 33 millions d’euros par an, au paiement des revenus d’intégration supplémentaires”, explique Julien Van Geertsom.

Créé en 2003, le SPP Intégration sociale est l’instance chargée de participer à la conception, à l’exécution et à l’évaluation de la politique fédérale pour l’intégration sociale. Son budget s’élevait à 1,7 milliard d’euros en 2013, dont 90% constituent des remboursements aux CPAS.

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