Wall Street déserté par les Américains

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Entre crise financière et pertes subies par les investisseurs, en passant par les scandales qui ont entaché la Bourse US, Wall Street, malgré son envolée actuelle, a encore beaucoup à faire pour regagner la confiance de l’Américain moyen.

De moins en moins d’Américains placent leur argent sur le marché boursier, leur méfiance née de la crise financière continuant de grandir malgré le rebond de Wall Street (lire ci-après), surtout dans les couches populaires, selon un sondage publié jeudi par l’institut Gallup.

Seuls 54 % des Américains détiennent des actions, que ce soit directement ou par l’intermédiaire d’un organisme de placement, plan épargne retraite ou fonds de pension. Cette proportion, la plus faible mesurée depuis 1999, ne cesse de diminuer depuis 2007, année qui a marqué le début de la crise financière et de la récession, quand elle atteignait 65 %.

“Wall Street a encore beaucoup à faire pour regagner la confiance de l’Américain moyen, constate Gallup. La crise financière et les pertes qu’elle a engendrées pour de nombreux investisseurs se sont ajoutées aux plans de sauvetage du gouvernement et aux scandales qui ont touché Wall Street pour détourner de nombreux Américains de l’investissement dans les actions.”

Même si le marché s’est envolé ces deux dernières années, “il est difficile pour la plupart des Américains de comprendre ce qui se passe à Wall Street et pourquoi, ce qui les fait hésiter à investir”.

La SEC, le régulateur boursier américain, a exprimé à plusieurs reprises son inquiétude face à la désaffection des investisseurs individuels, notamment après le “krach éclair” qui a vu le Dow Jones chuter de plus de 9 % en quelques minutes le 6 mai 2010.

Wall Street propulsée au plus haut depuis près de trois ans après des résultats

La Bourse de New York a fini en nette hausse mercredi, propulsée à son plus haut niveau depuis près de trois ans par des résultats meilleurs qu’attendu, en particulier dans le secteur technologique : le Dow Jones a gagné 1,52 % et le Nasdaq 2,1 %.

Selon des chiffres définitifs, le Dow Jones Industrial Average a pris 186,79 points, à 12.453,54 points. L’indice vedette n’avait pas clôturé à un tel niveau depuis le 5 juin 2008. Le Nasdaq, à dominante technologique, a de son côté engrangé 57,54 points, à 2.802,51 points. L’indice élargi Standard & Poor’s 500 est monté de 1,35 % (17,74 points), à 1.330,36 points.

“La belle envolée des valeurs technologiques a vraiment emmené le marché, a apprécié Andrew Fitzpatrick chez Hinsdale Securities. Intel et IBM ont dévoilé des résultats très supérieurs aux attentes et des perspectives positives et encourageantes pour les trimestres à venir.” Le n° 1 mondial des microprocesseurs a été particulièrement recherché, terminant en hausse de 7,8 %, à 21,41 dollars.

“Les investisseurs assistent enfin à des résultats positifs”, a observé Lindsey Piegza chez FTN Financial. “Le marché était dans un mode d’attente, digérant les nombreux problèmes macroéconomiques apparus au niveau mondial, et qui ont pesé sur le marché récemment”, a souligné Andrew Fitzpatrick.

Le marché doit faire face à de grandes incertitudes, des troubles dans le monde arabe à l’envolée des prix de l’énergie, du tremblement de terre au Japon aux problèmes de dette souveraine. Le marché obligataire s’est replié dans un contexte favorable à la prise de risque. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans est remonté à 3,400 %, contre 3,356 % mardi soir, et celui du bon à 30 ans à 4,454 %, contre 4,427 %.

Trends.be, avec Belga

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