La BCE prête 489 milliards aux banques… en vain ?

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La Banque centrale européenne a alloué mercredi 489,191 milliards d’euros à 523 banques de la zone euro dans le cadre de prêts à trois ans. Les taux de plusieurs Etats se sont paradoxalement tendus. Voici pourquoi.

La Banque centrale européenne a alloué mercredi 489,191 milliards d’euros à 523 banques de la zone euro lors d’une opération inédite de prêt à trois ans, a-t-elle annoncé sur son site Internet. C’est davantage que les 442,24 milliards d’euros que la BCE avait accordés lors de sa première opération à un an en juin 2009, qui constituait un record. Les analystes prévoyaient une fourchette large comprise entre 100 milliards et 500 milliards d’euros.

Tension des taux de nombreux pays en zone euro malgré l’opération de la BCE

Les taux des obligations de la plupart des pays de la zone euro se tendaient mercredi matin, après les résultats de l’opération de prêt à trois ans de la BCE, qui a pourtant connu un grand succès.

Les taux à 10 ans de plusieurs pays de la zone euro, qui se détendaient avant l’opération, repartaient à la hausse une fois le résultat connu, sauf ceux de la France qui baissaient encore à 3,069 % (contre 3,092 % mardi à la clôture) vers 11 h 50. Les taux belges à 10 ans étaient eux aussi en baisse, peu après 12 h, de 8 points de base, à 4,152 %.

Ceux de l’Allemagne restaient quant à eux en hausse à 1,988 % (contre 1,951 %). Le taux de l’Espagne, qui était repassé sous les 5 %, une première depuis octobre, se tendait à 5,097 % (contre 5,030 %). Celui de l’Italie montait à 6,676 % (contre 6,571 %).

Problème : “Nous ne savons pas si cet argent sera utilisé principalement pour acheter de la dette périphérique”

“Cette allocation à trois ans est l’équivalent de près d’une fois et demie le programme d’émissions d’obligations de l’Espagne et l’Italie en 2012, commente Martin Van Vliet, économiste chez le bancassureur néerlandais ING. Toutefois, nous ne savons pas si cet argent sera utilisé principalement pour acheter de la dette périphérique”, étant donné en particulier que ces titres seraient comptabilisés dans les bilans à leur valeur de marché, qui est faible, selon l’économiste.

Du coup, seules les banques très exposées à la dette périphérique, celles des pays concernés le plus souvent, pourraient acheter des obligations. Les autres pourraient préférer par exemple financer l’économie.

Trends.be, avec Belga

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