Le potentiel des financières

La réflation, la combinaison d’une reprise économique (” relance “) et d’une progression de l’inflation, constitue actuellement le thème prédominant sur les marchés boursiers européens. C’est une bonne nouvelle pour un secteur en particulier, resté fort en retrait ces dernières années par rapport à la hausse généralisée des marchés, en l’occurrence le secteur financier.

Les raisons de ce retrait en Europe sont généralement connues : des bilans bancaires fragiles et recapitalisations insuffisantes, un potentiel de bénéfice réduit du fait de taxes et d’exigences de réserves plus élevées, et surtout, plus récemment, l’incidence des taux négatifs de la Banque centrale européenne (BCE). En outre, plusieurs banques traînent encore des procès remontant à la période mouvementée de la décennie écoulée.

Tous ces éléments expliquent le recul des cours des actions bancaires européennes de quelque 30 % entre début 2015 et l’automne 2016. En l’espace de trois ans, l’indice Euro Stoxx Banks a sous-performé de 38 % l’indice Euro Stoxx 50 (-16 % contre +22 %). La donne est cependant en train de changer. Si l’on considère le 1er octobre de l’an dernier comme date de départ, l’indice Banks est en avance de 16 % sur l’indice européen général (+25 % contre +9 %).

Valorisation accessible

Le tableau est nettement plus réjouissant pour les banques européennes car celles-ci peuvent, grâce à la hausse des taux et à l’inflation, relever la marge de taux si la BCE maintenait son taux de base à faible niveau pendant un certain temps encore. La combinaison, donc, d’un taux supérieur à l’emprunt et d’un taux encore faible sur l’épargne. L’effet sur la rentabilité pourrait être grandiose. Ainsi 200 points de base de marge de taux supplémentaire se traduisent-ils en une croissance des bénéfices de 50 %.

Ce potentiel de bénéfice n’est pas encore intégré dans les cours actuels. Les valeurs de l’Euro Stoxx Banks se négocient en effet en moyenne à seulement 0,7 fois la valeur comptable (1,4 fois en moyenne pour les actions de l’indice Euro Stoxx 50), contre 11 fois le bénéfice attendu en 2017 (14,5 fois pour l’indice Euro Stoxx 50) et affichent un rendement de dividende moyen de 4,1 % brut par rapport à 3,5 % en moyenne pour l’indice Euro Stoxx 50. Dans une perspective historique, on peut donc évoquer une très faible valorisation par rapport à la moyenne de marché. C’est évidemment partiellement lié aux problèmes que rencontrent plusieurs organismes financiers européens. Ne citons que les banques italiennes ou la Deutsche Bank en exemples. Cela dit, il convient de séparer le bon grain de l’ivraie : les résultats annuels 2016 ont une fois de plus confirmé que KBC et ING sont des exemples de valeurs financières gérant parfaitement leurs activités et restant malgré tout bon marché, à 11 fois le bénéfice escompté. D’où le relèvement de conseil.

Qui souhaite miser sur un redressement général peut du reste encore se tourner vers le tracker iShares Stoxx 600 Banks (ticker DE000A0F5UJ7), qui s’est redressé déjà de plus de 20 % et est en portefeuille modèle depuis plusieurs mois.

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AU SEIN DU SECTEUR FINANCIER EUROPÉEN, IL CONVIENT DE SÉPARER LE BON GRAIN DE L’IVRAIE.

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