La Belgique reste attrayante pour les frontaliers français

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En 2013, 10 000 résidents belges travaillaient dans le Nord-Pas-de-Calais et 26 000 nordistes en Flandre Occidentale et dans le Hainaut. Ils travaillent principalement dans des industries manufacturières. Ils ont un contrat à durée indéterminée et occupent un poste à plein temps.

En 2013, 10 000 résidents belges travaillaient dans le Nord-Pas-de-Calais et 26 000 nordistes en Flandre Occidentale et dans le Hainaut. Le département du Nord comptabilise à lui seul 2 millions et demi d’habitants et un taux de chômage de 12,7%.

Ce morceau de frontière entre la France et la Belgique est l’un des plus perméables en termes de flux domicile-travail. Ces données stagnent depuis 2010, principalement en raison de la dégradation du marché du travail belge. De plus, la fin du statut de transfrontalier, qui donnait des avantages fiscaux aux résidents français travaillant en Belgique, n’a pas diminué les flux des pendulaires. Entre 1976 et 2008, la réciprocité n’existait pas pour les travailleurs belges en hexagone. La part de nos voisins ne représente que 4% dans l’emploi des zones frontalières belges.
“La question fiscale n’est qu’un des nombreux déterminants du travail frontalier : son ressort est une combinaison complexe de critères d’accessibilité géographique et d’adéquation entre les individus et les marchés du travail”, explique l’Insee (Institut national de la statistique et des études économiques). L’organisme vient de publier une étude sur l’emploi frontalier en partenariat avec Pôle Emploi et EuresChannel.
Les frontaliers qui ont signé un contrat avant le 31 décembre 2011 continuent à bénéficier du statut de frontalier fiscal jusqu’en 2033. Les nouveaux sont désormais imposés sur leur revenu sur leur lieu de travail, ce qui est moins avantageux.

Proximité et package salarial avantageux

“On a de l’emploi, c’est de l’emploi sûr, pas seulement quelques mois d’intérim, et les salaires et les avantages sont là”, a argumenté Céline Saelens, en charge du recrutement francophone pour l’agence Forum Jobs basée à Courtrai, invité durant la conférence de presse EuresChannel. Minimum 3 euros supplémentaires par heure, primes d’équipe, de déplacement, 13e mois pour les intérimaires, prime de vacances : le système belge reste attractif selon elle.
Aussi, le Forem (l’office wallon de la formation professionnelle et de l’emploi) atteste, dans un rapport du Bassin de Wallonie picarde, que l’accessibilité géographique, la correspondance entre les emplois locaux et le profil des travailleurs frontaliers, ainsi que des niveaux de salaires plus élevés, continuent à rendre la Belgique attractive pour des travailleurs habitant en France.
Par exemple, sur l’axe Roubaix-Tourcoing (France), 8 800 travailleurs se rendent à Mouscron et Courtrai, pour cause de fortes relations.

Devant une configuration à la fois de manque d’emploi sur un territoire et à la fois de dynamisme d’un marché voisin, les travailleurs tentent leurs chances. La Flandre en est l’illustration pour le secteur industriel. Et la Wallonie attire davantage pour le secteur des services.

L’industrie recrute des frontaliers français

L’enquête “Besoins en main-d’oeuvre 2014” prévoit 20 700 postes à pourvoir en Belgique frontalière pour 2014, dans 7 400 établissements, dont 7 projets sur 10 en Flandre. Courtrai et Roulers sont les gros bassins d’embauche. L’industrie manufacturière reste la plus demandeuse de salariés français, où la maitrise du néerlandais n’est pas forcément exigée et où la main d’oeuvre belge n’est pas suffisante. En Wallonie, c’est le secteur tertiaire qui est le plus sollicité par les travailleurs transfrontaliers, notamment le médico-social.

Réda Bennani (St.)

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