Sanofi mise sur le diabète

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Longtemps mise au ban des portefeuilles vu la perte des brevets sur le Plavix et le Lovenox, Sanofi renaît de ses cendres à coup d’acquisitions.

Pour encore beaucoup (trop) d’investisseurs, Sanofi rime avec perte des brevets de quatre blockbusters (Plavix, le plus connu, Lovenox, Taxotère, Aprovel). Le groupe pharmaceutique français est toutefois loin de se limiter à cela. Il a notamment développé sa présence dans le diabète. L’insuline Lantus est ainsi devenue son médicament le plus vendu avec un chiffre d’affaires de plus d’un milliard EUR sur le seul premier trimestre. Au total, le diabète a représenté plus de 14% des ventes au cours des trois premiers mois de l’année contre 17% pour les quatre ex-médicaments phare qui s’octroyaient encore 31% du chiffre d’affaires en 2009.

À périmètre et taux de change constants, les ventes de Sanofi ont reculé de 0,6% au premier trimestre, signe que le point d’inflexion est proche. Si on y inclut le rachat de Genzyme, la plus importante de la bonne trentaine d’acquisitions réalisées depuis 2008, les ventes ont bondi de 8% et le bénéfice par action de 10% en données publiées. Le Français pisterait dorénavant Amylin, le spécialiste américain du diabète évalué à 4 milliards USD.

Si l’opération se conclut, le poids des plateformes de croissance progresserait encore (63,2% des ventes au premier trimestre). On y retrouve notamment les activités dans les pays émergents qui représentent déjà plus de 30% du chiffre d’affaires et qui profiteront évidemment du développement de la classe moyenne locale. Ce phénomène se traduit notamment par une hausse du nombre de diabétiques. Pas moins de 380 millions de personnes devraient ainsi souffrir du diabète dans le monde en 2025 contre 250 millions aujourd’hui. Les plateformes de croissance incluent également la plupart des activités de Genzyme, le leader mondial des maladies génétiques rares, un marché encore en plein développement vu le manque criant de traitements.

Selon les instituts spécialisés, Sanofi devrait se hisser dès cette année au rang de premier groupe pharmaceutique mondial devançant GSK et Pfizer, affecté par la perte du brevet sur le Lipitor (médicament le plus vendu au monde jusqu’à l’année dernière).

Malgré ces nombreux atouts, Sanofi affiche toujours une valorisation raisonnable avec un ratio cours/bénéfice prévu pour 2012 d’à peine 10 et un rendement de dividende brut de près de 5%. Cela fait du groupe pharmaceutique une excellente valeur de fond de portefeuille.

Twitter : @CedricBoitte

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