” Pour éviter un scénario à la Delhaize, Belgacom doit agir maintenant “

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La CEO de Belgacom prévient : pour revenir à la croissance en 2016, l’opérateur doit réduire ses coûts. Des licenciements sont à craindre. Mais Dominique Leroy veut à tout prix éviter un plan social destructeur.

Le coût du personnel est quasiment deux fois plus important chez Belgacom que chez Telenet. Est-ce une difficulté ?

Ces coûts sont effectivement très importants chez Belgacom et cela provoque un désavantage concurrentiel pour nous. Avec les syndicats, nous devons voir comment réduire ces coûts. Mon objectif, c’est de commencer aujourd’hui, tant qu’on a les moyens de le faire, de manière graduelle et socialement responsable, dans le dialogue. C’est nécessaire pour la survie à long terme de la société. Si on ne le fait pas, nous nous retrouverons potentiellement dans la situation de Delhaize. Pendant des années, Delhaize n’a pas pris ce genre de décision. A un moment, le marché les rattrape et ils doivent aller vers un plan social drastique, qui peut faire très mal. Je voudrais éviter que cela arrive chez Belgacom.

Comment allez-vous procéder ?

Nous avons du temps pour réduire graduellement notre structure de coûts, parce que l’on a un actionnaire de référence stable et que la société est profitable. Mais il faut absolument démarrer maintenant. L’alternative, c’est de faire dans cinq ans un plan de restructuration drastique. Aujourd’hui, nous essayons de simplifier la société, d’investir dans des processus et des systèmes IT pour réduire la masse de travail et donc les coûts. En commençant par réduire les coûts de la sous-traitance. Si je peux reprendre en interne une série de choses faites en externe, c’est une façon responsable de diminuer les coûts. Ce qui est important, c’est que les partenaires sociaux m’aident à introduire plus de flexibilité et de mobilité afin de maintenir l’emploi. Si l’on conserve les contraintes et les règles actuelles, ce ne sera pas possible.

Pour réduire la masse salariale, faudra-t-il passer par des licenciements secs ?

Dans certains départements, il faudra discuter avec les syndicats de plans de départ. Dans certains cas, il pourrait y avoir des licenciements spécifiques, je ne l’exclus pas. Mais je ne veux pas faire de plan social.

Propos recueillis par Gilles Quoistiaux

Découvrez l’intégralité de l’interview exclusive de Dominique Leroy dans le Trends-Tendances du 26 juin.

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