Un peu plus?

Mars est derrière nous, et le premier trimestre 2010 aussi. Dans l’attente de l’arrivée des premiers résultats trimestriels américains, nous pouvons déjà faire le bilan des trois premiers mois de l’année. Il en était autrement il y a quelques semaines, mais finalement, on a clôturé en positif. Pour l’indice Bel-20 du moins. Comparé à la clôture de la fin 2009, le baromètre boursier bruxellois affiche une progression d’environ 6%. L’indice EuroStoxx50 est toujours dans le rouge, même si ce n’est que d’un demi pour cent.


Mais cela ne pourrait-il pas être plus ? Ou mieux : cela ne pourrait-il pas évoluer à la hausse ?
En effet, nous sommes encore loin des 10 à 20% que les nombreuses prévisions d’analystes annonçaient à la fin de l’année passée. Evidemment, nous connaissons les facteurs qui ont freiné la performance des marchés d’actions durant ces trois mois. Ils ont en tout cas contribué à ce que l’appétit des investisseurs pour le capital à risque ne soit pas revenu à son niveau d’antan. Fait qui a été douloureusement illustré par l’introduction en Bourse manquée de Taminco.


Pourquoi les investisseurs ne se lancent-ils pas franchement sur les Bourses ? Ils en ont pourtant envie. Près de 22.000 participants se sont inscrits au Concours Investisseurs. Naturellement, il est question de capital fictif, de gains fictifs, mais aussi, et c’est peut-être le plus important, de pertes fictives. Toutefois, il suffit d’observer le classement pour se rendre compte que ce capital fictif permet quand même d’obtenir des bénéfices virtuels particulièrement attrayants. Il va de soi que l’on a tendance a prendre davantage de risques avec de faux euros qu’avec de l’argent réel. Quiconque désire gagner une partie de Monopoly doit, il est vrai, abandonner tous ses principes de bon père de famille quand il positionne trois hôtels sur la rue Neuve à Bruxelles ou sur le Meir à Anvers et donne pour ce faire tout ce qu’il a en hypothèque.


La Bourse, elle, n’est pas un jeu. Pour chaque décision qu’ils prennent, les investisseurs doivent tenir compte de la dure réalité, des chiffres tels qu’ils sont. Et même ceux-ci indiquent qu’il y a suffisamment de raisons d’accorder plus de confiance au redressement économique et donc dans les prestations des marchés d’actions. Il ressort de nouveaux rapports macro-économiques publiés la semaine dernière que la confiance tant des entrepreneurs allemands que belges dans les perspectives économiques a augmenté. Les chefs d’entreprise belges n’avaient plus été si optimistes depuis l’été 2008. Et cette confiance est répandue parce que la plupart des fédérations sectorielles confirment la tendance. Voilà qui est de bon augure pour l’Europe car en vertu de son caractère très ouvert, l’économie de notre pays est considérée comme un baromètre important de la santé de l’économie européenne.


Mais il y a la Grèce. A la fin de la semaine dernière et après des semaines entières de conflits, les politiques sont enfin parvenus à un accord sur la problématique de l’endettement de la République hellénique. Les investisseurs se sont-ils réveillés pour autant ? Un petit peu, sans aucun doute, mais pas pour longtemps. Les menaces de tempête dans le ciel sud-européen avaient en effet aussi un côté positif. Pour certains politiques, l’affaiblissement de l’euro est peut-être synonyme d’échec, mais pour la plupart des chefs d’entreprise, il s’agit d’un cadeau plus que bienvenu. Par la disparition de leurs devises nationales, les pays de la zone euro ont perdu l’arme de la dévaluation afin de défendre leur position concurrentielle. La récente faiblesse de la monnaie unique européenne leur permettra d’avoir leur part du gâteau. Une bonne nouvelle pour des sociétés comme Barco, par exemple.


En bref, s’il n’y a pas lieu d’être euphorique, tout ce qui précède nous permet de continuer à parler d’un redressement économique constant qui reste à l’abri de pressions déflationnistes. Un terrain toujours idéal pour de belles hausses de cours. Profitons donc des premiers rayons de soleil printaniers pour semer et planter.

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