“Nous avons besoin de gouvernements à même de prendre des mesures fortes”

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La Fédération des entreprises de Belgique (FEB) estime que la Belgique a “besoin de gouvernements, à tous niveaux, à même de prendre des mesures fortes”, après la publication mercredi par le Bureau fédéral du Plan des perspectives à moyen terme (2014-2019) pour l’économie belge.

Les prévisions du Bureau du plan tablent notamment sur une croissance de 1,4% cette année, de 1,8% en 2015 et de 1,6% en moyenne sur la période 2016-2019 et s’attend à ce que le chômage ne commence à baisser qu’à partir de 2015, dans un contexte d’inflation basse.

Dans une réaction à ces prévisions, la FEB juge que l’économie belge “connaît toujours les mêmes problèmes”. “Notre croissance potentielle, à hauteur de 1,2%, est beaucoup trop basse et la création d’emploi dans le secteur marchand reste faible”, constate l’organisation patronale.

A politiques échangées, la Belgique risque par ailleurs de continuer à perdre des parts de marché à l’exportation et le déficit structurel du budget serait compris entre 2,1% et 2,2% du PIB, alors que notre pays s’est engagé à évoluer vers un excédent budgétaire de 0,75% du PIB. “Des faits et chiffres éloquents”, poursuit la FEB, qui estime dès lors que la nécessité des trois pactes qu’elle préconise, à savoir un pacte de compétitivité, un pacte énergétique et un pacte d’efficience, “se fait chaque jour plus pressante.”

L’économie belge attendue en croissance de 1,6% en moyenne sur la période 2016-2019

La croissance de l’économie belge devrait atteindre 1,6% en moyenne sur la période 2016-2019, après une hausse du PIB de 1,4% cette année et de 1,8% en 2015 mais le taux de chômage ne devrait commencer à baisser qu’à partir de 2015, ressort-il des prévisions économiques à moyen terme présentées mercredi par le Bureau fédéral du Plan.

Cette année, l’économie belge devrait se remettre à créer des emplois, mais l’ampleur de ces créations (13.600) serait insuffisante pour faire baisser le chômage étant donné la hausse de la population active. Le chômage monterait dès lors très légèrement à 12,5% cette année (8,5% selon la définition Eurostat du chômage), contre 12,4% (8,4%) en 2013.

Toutefois, à partir de 2015 et au-delà, les créations nettes d’emploi redeviendraient plus importantes, à 32.000 par an en moyenne, ce qui permettrait de faire passer le taux de chômage de 12,5% en 2014 à 12,2% en 2015 et même 10,8% en 2019 (7,3% selon taux de chômage d’Eurostat), ce qui correspondrait aux niveaux du début des années 90.

Au total, sur la période 2015-2019, le nombre de chômeurs se réduirait de 81.000 unités. Ces créations d’emploi interviendront dans le secteur marchand mais pas dans l’industrie manufacturière qui, après avoir déjà perdu 68.000 emplois entre 2008 et 2013, devrait encore se réduire de 30.000 emplois entre 2015 et 2019. Le rythme de la désindustrialisation de l’économie belge ralentirait dès lors.

Pour autant, la Belgique resterait loin des objectifs qui lui ont été assignés à l’horizon 2020 puisque le taux d’emploi devrait s’inscrire à 65,7% en 2019 alors que notre pays s’est engagé à atteindre l’objectif de 73,2%. En d’autres termes, la Belgique devrait créer à moyen terme 250.000 jobs en plus que les créations d’emploi qui sont actuellement prévues.

Le Bureau du Plan s’attend par ailleurs à ce que l’inflation demeure particulièrement basse au cours des prochaines années, avec des taux annuels de 0,7% en 2014, 1,1% en 2015 et 1,6% par an entre 2016 et 2019, ce qui est sous l’objectif de moyen terme (inflation proche de 2%) de la Banque centrale européenne. La faiblesse de l’inflation serait due à l’évolution des prix de l’énergie et des produits alimentaires non transformés.

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