Deuxième journée de discussions sino-américaines, sous l’ombre de Kim Jong Un

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Négociateurs américains et chinois se sont retrouvés pour une deuxième journée de discussions visant à aplanir les différends commerciaux bilatéraux, mardi à Pékin, où concomitamment, le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un est arrivé pour une visite non annoncée.

Rien n’avait encore filtré mardi après-midi sur la teneur des discussions et les éventuels progrès accomplis lors de ce premier rendez-vous en face-à-face depuis que les présidents américain et chinois ont décrété une trêve dans leur guerre commerciale, début décembre.

La délégation américaine conduite par le représentant adjoint pour le Commerce, Jeffrey Gerrish, n’a fait aucun commentaire en quittant l’hôtel lundi et mardi à l’adresse des journalistes.

Les négociateurs doivent tenter de s’entendre sur un certain nombre de sujets de contentieux qui suscitent la colère des États-Unis et de leur président Donald Trump.

Le net déséquilibre des échanges commerciaux, au bénéfice de la Chine, arrive très haut dans la liste des doléances américaines, qui comprennent aussi les difficultés d’accès aux marchés chinois pour les étrangers, des distorsions de concurrence et le non respect en Chine des droits de propriété intellectuelle, selon Washington.

Si la tâche s’annonce rude, le secrétaire américain au Commerce Wilbur Ross s’est montré optimiste lundi pour une partie du dossier. “Il y a de bonnes chances qu’on parvienne à un accord raisonnable qui nous convienne ainsi qu’à la Chine concernant les échanges”, a-t-il déclaré. “C’est probablement la chose la plus facile à résoudre”.

En revanche, il a souligné que “les réformes structurelles”, réclamées à Pékin par Washington, “seraient beaucoup plus ardues”, notamment sur le respect de la propriété intellectuelle ou les questions d’accès au marché chinois.

Avant leur trêve, les deux parties se sont livrées à une surenchère de hausses de droits de douanes.

“Cela a certainement fait du mal à l’économie chinoise”, a estimé M. Ross sur CNBC, précisément parce que la Chine exporte davantage vers les États-Unis que l’inverse.

Ce deuxième jour de négociations intervient alors que Kim Jong Un est arrivé à Pékin, pour une visite comme de coutume non annoncée, durant laquelle il devait s’entretenir avec le président Xi Jinjing.

Pour des analystes, cette visite constitue une tentative de la part de Pékin de faire pression sur le président Trump pour les questions commerciales.

Bonnie Glaser, du Centre pour les études internationales et stratégiques, estime toutefois qu’elle pourrait n’être qu’une coïncidence. “Je ne vois aucun rapport avec les discussions commerciales”, a-t-elle dit à l’AFP.

Pour elle, la Chine peut nettement moins se servir de la Corée du Nord comme d’un “levier depuis que (le président Donald) Trump a ouvert sa propre voie de communication avec Kim”.

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