Le plus ancien affréteur met la clé sous le paillasson

Le nom de Stephenson Clarke Shipping ne vous dit sans doute pas grand-chose. La société britannique pouvait pourtant se prévaloir du titre de plus vieille compagnie de transport maritime du monde. Pouvait car elle a été cédé son dernier navire en juillet dernier dans le cadre de la procédure de liquidation à laquelle elle a été contrainte.

La fermeture de la compagnie basée à Newscastle après 282 années d’activité illustre une nouvelle fois les difficultés que connait le secteur du transport maritime. Le segment du transport de pétrole, auquel émarge Euronav, est certainement le plus affecté, les propriétaires des tankers pétroliers devant louer leurs navires à perte depuis l’été 2010. Mais les autres segments ne sont pas épargnés à l’image du transport de vrac sec qui était la spécialité de Stephenson Clarke Shipping. CMB parvient à tirer son épingle du jeu grâce à ses contrats à long terme mais la poursuite de la baisse des tarifs va inévitablement peser sur ses résultats. Le Baltic Dry Index, un indice de référence reflétant l’évolution des tarifs pour les navires de vrac sec, affiche ainsi une chute de 55% depuis le début de l’année, ce qui préfigure une quatrième baisse annuelle en 5 ans. Même l’ancien segment très dynamique du transport de containers souffre des mêmes maux : une offre pléthorique vu l’arrivée des navires commandés avant la crise des subprimes conjugué à un ralentissement de la demande dans le sillage de l’économie mondiale.

Les indicateurs conjoncturels continuent de plus de se détériorer pour les transporteurs maritimes. La Chine vient ainsi d’annoncer que ses importations et exportations n’avaient crû que de respectivement 4,7% et 1% en juillet (par rapport à juillet 2011), des chiffres témoignant d’une poursuite du ralentissement du commerce extérieur de la seconde puissance économique mondiale. Or, la Chine s’est érigée au fil des années en principal moteur du transport maritime au travers de ses importations de matières premières (vrac sec, pétrole) et de ses exportations de biens (containers). Pour de plus en plus de transporteurs, il est ainsi avant tout question de survie avant de penser bénéfices, une mission que le management de Stephenson Clarke Shipping n’est pas parvenu à mener à bien.

Cédric Boitte

www.accioz.be

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