L’art sous contrôle

© Raphael Demaret

Créer du whisky est loin d’être une activité banale. Outre les différentes étapes qu’il faut suivre à la lettre, la distillerie est confrontée à une autre contrainte, due à son activité : créer de l’alcool soumis à des accises. The Belgian Owl affiche un généreux 46 degrés sur l’étiquette. Avec 30 cent d’accises par degré d’alcool et par litre, cela correspond donc à un peu moins de 7 euros par bouteille. Autant dire une fortune pour la distillerie qui produit des dizaines de milliers de litres annuellement. Afin d’éviter toute activité illicite, l’Etat observe donc de près ce genre de distillerie. Les contrôles sont ainsi légion. ” On compte 131 scellés, répartis un peu partout sur la distillerie. Dès que l’alcool apparaît dans la production, nous n’y avons plus accès sans la présence d’un agent des douanes et accises. Si, pour une raison exceptionnelle, nous devons en briser un, il faut les prévenir le plus rapidement possible et garder toutes les justifications “, explique Etienne Bouillon. La précieuse production est ainsi stockée dans une vaste salle, fermée par un cadenas, dont la clef est détenue par les douaniers.

Les contrôles sont également devenus une habitude. La distillerie est même priée de fournir au personnel des douanes et accises un local au sein de l’exploitation. ” Nous aurions dû prévoir des équipements pour qu’ils puissent dormir et se laver si nous produisions de nuit “, explique encore le responsable. Les visites de contrôle ont ainsi lieux plusieurs fois par semaine. “Le plus souvent, ils choisissent un scellé et nous devons montrer que celui-ci n’a pas bougé”, explique encore Etienne Bouillon, qui avec le temps, s’est habitué à ces visites. “Toutes ces contraintes doivent en avoir freiné plus d’un. Ce sont pas mal d’exigences mais nous connaissions évidemment les règles avant de nous lancer”, sourit encore le responsable.

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