Vitesse de croisière pour Audi Brussels et son e-tron

L'e-tron d'Audi Brussels © .

La production du nouveau SUV électrique d’Audi Brussels atteindra sa vitesse de croisière dans deux ou trois mois. “Cette usine flambant neuve est prête à relever les défis des prochaines années”, déclare Patrick Danau, directeur sortant.

L’attente aura été longue, mais nous y sommes enfin. Pour la première fois, Audi Brussels ouvre ses portes aux visiteurs. Depuis l’automne dernier, celle-ci produit l’Audi e-tron, le premier SUV 100% électrique. Des centaines de modèles attendent déjà leurs propriétaires sur le parking intérieur.

Le directeur sortant de l’usine, Patrick Danau, se dit satisfait des conditions dans lesquelles il va raccrocher. En effet, le Flamand de 63 ans prendra sa retraite fin mars. “C’est mon bébé. Je vais évidemment avoir du mal à m’en détacher, mais le temps est venu de passer le flambeau. J’ai travaillé pendant 41 ans pour Volkswagen. J’ai entamé ma carrière dans cette usine, qui m’a permis d’évoluer au sein du groupe.” Patrick Danau a notamment travaillé en Allemagne, en Espagne et en Afrique du Sud avant de prendre les rênes d’Audi Brussels.

“Les voitures électriques représentent-elles l’avenir ? Nous ne le savons pas encore. Mais Tesla nous a ouvert les yeux. C’est grâce au constructeur américain de voitures électriques que nous avons pu installer cette usine ici. Nous sommes actuellement en train d’acquérir de l’expérience dans le domaine de la fabrication de batteries et de l’assemblage de voitures électriques. Nos concurrents ont encore tout à apprendre en la matière.”

Le successeur de Patrick Danau est l’Allemand Volker Germann. Il estime que l’usine atteindra sa vitesse de croisière dans deux ou trois mois. L’e-tron s’écoule bien et sera rejointe dans quelques mois par une version Sportback produite au sein de l’usine également. À terme, la mise en place d’une troisième équipe devrait être possible, mais elle n’a pas encore été confirmée. Aujourd’hui, l’entreprise occupe 3.500 personnes intérimaires compris, dans un système à deux équipes. Une troisième signifierait des emplois supplémentaires.

Nouvelle usine dans l’usine

Lors de notre visite, nous avons compris que la refonte de l’usine a constitué un véritable tour de force. Audi Brussels a fabriqué 909.000 Audi A1 entre 2010 et l’an dernier. Ces dernières années, une toute nouvelle usine a été construite simultanément à l’intérieur des murs existants. Car la particularité de l’e-tron ne repose pas uniquement sur son moteur électrique. Le véhicule pèse plus de 2,5 tonnes, contre 1 tonne environ pour l’Audi A1. Il est soulevé et déplacé au-dessus des lignes d’assemblage au moyen de systèmes de suspension de 5 tonnes. Au total, 7.500 tonnes d’acier ont été nécessaires dans la nouvelle usine (à titre de comparaison, la Tour Eiffel en représente 7.300). Plus de 1.200 pieux ont été enfoncés jusqu’à 50 mètres de profondeur afin que le sol et le bâtiment soient suffisamment robustes. À défaut, les voitures placées au-dessus des lignes d’assemblage provoqueraient l’effondrement du bâtiment.

Il va de soi que la division batteries a donné naissance à une usine totalement différente d’une unité de production ordinaire. Les modules des batteries sont fournis par le Sud-Coréen LG Chem et le seront bientôt également par Samsung.

La batterie de 400 volts est composée de 36 modules. L’ensemble pèse plus de 700 kg et mesure 2,3 mètres de long sur 1,6 mètres de large. Équipés de vêtements adéquats et de lunettes de protection, le personnel effectue toutes sortes de manipulations à grand renfort de mesurages informatisés. Ces opérations ne s’apparentent plus beaucoup à un assemblage classique. Quarante engins autonomes acheminent les batteries et autres éléments techniques. Ceux-ci sont ensuite hissés un étage plus haut où le travail d’assemblage intensif (comme le revêtement intérieur) peut commencer.

“Nous avons imaginé cette chaîne de production avec toute une équipe. Cette usine flambant neuve est prête à relever les défis des prochaines années”, souligne Patrick Danau.

L’usine n’est pas la seule qui manquera au directeur sortant. Celui-ci roule en Audi e-tron mais il s’agit d’une voiture de société. “C’est un excellent véhicule. Je vais devoir le restituer à contrecoeur quand je partirai. Il y a de fortes chances que j’en achète un moi-même”, conclut le Gantois.

Traduction : virginie·dupont·sprl

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