Conserver/attendre

Vu la forte baisse du cours du pétrole, les attentes concernant le rapport trimestriel n’étaient guère élevées. On attendait plutôt l’annonce de plans d’économies. Les réactions aux résultats de BP ont été mitigées. Les cash-flows ont plongé à 1,86 milliard USD, contre encore 8,23 milliards USD il y a un an, conséquence de la baisse des revenus du pétrole, mais aussi de la forte augmentation des réserves de pétrole physique. Les cash-flows opérationnels ont eux reculé de ” seulement ” 25%, à 4,64 milliards USD. Comme prévu, les performances des activités upstream (production et exploration) n’ont pas été exceptionnelles. Difficile d’en être autrement avec un prix de vente moyen du baril de pétrole brut retombé à 46,79 USD contre encore 97,16 USD il y a un an. Le prix par unité de gaz naturel (1000 pieds cubes) vendue a reculé de 6,2 USD, à 4,44 USD. Le bénéfice des activités upstream s’est ainsi effondré à 604 millions USD, contre encore 4,4 milliards USD un an plus tôt. Outre la baisse des revenus provenant de la vente de pétrole, BP a dû essuyer une charge de 375 millions USD pour l’arrêt de deux projets dans le golfe du Mexique. BP a cependant vu la production totale augmenter de 8,3%, à 2,31 millions de barils d’équivalent pétrole par jour (pétrole brut et gaz naturel combinés) au premier trimestre. Le raffinage et le marketing devaient donc sauver les meubles, et ils ont rempli leur mission. Lorsque le cours du pétrole était au plus haut, les activités downstream pesaient sur les bénéfices en raison de leurs marges réduites. La situation est aujourd’hui totalement différente et c’est le downstream qui fait office de locomotive alors que l’upstream répond aux abonnés absents. La surcapacité a été éliminée et les raffineries les moins rentables ont été vendues ou fermées. La marge sur le raffinage a ainsi progressé de 13,3 USD à 15,2 USD par baril. Avec 2,16 milliards USD, le bénéfice downstream était près de deux fois plus élevé que l’année précédente (1,1 milliard USD). Au niveau du groupe, le bénéfice s’est établi à 2,58 milliards USD, en baisse d’environ 20% par rapport à l’an dernier, mais en hausse de 15% par rapport au dernier trimestre de 2014. BP a cependant bénéficié d’un coup de pouce inattendu puisque l’Etat britannique a réduit de 10% la taxe sur les installations pétrolières, ce qui a permis au groupe d’enregistrer un produit fiscal de 449 millions USD. La catastrophe dans le golfe du Mexique a déjà coûté 43,8 milliards USD à BP. Une facture qui pourrait encore s’alourdir puisque plusieurs procédures d’appel sont toujours en cours. BP a déjà vendu pour 38 milliards USD d’actifs, et 10 milliards USD devraient s’y ajouter en 2015, dont 1,7 milliard USD ont déjà été réalisés. Le maintien du dividende reste la priorité absolue. Les dépenses d’investissement vont baisser de 13%, à 20 milliards USD cette année. Au cours actuel, le rendement de dividende atteint près de 6%. La dette nette est restée à peu près inchangée sur base annuelle, à 25,1 milliards USD. Cela représente un taux d’endettement de 18,4%.

Conclusion

Vu les conditions de marché, BP sort d’un très bon trimestre et la rationalisation des activités downstream porte ses fruits. BP n’est cependant plus une entreprise de croissance compte tenu de la cure d’amaigrissement (forcée) du groupe. L’action est surtout attrayante pour le rendement élevé et sa valorisation relativement faible. Le risque est cependant plus élevé que la moyenne du secteur.

Conseil: conserver/attendre

Risque: élevé

Rating: 2C

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