Impôt sur la fortune : retour de l’épouvantail

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Les économies dégagées par le gouvernement risquent de ne pas suffire pour ramener la Belgique dans les clous européens. Certains ne désespèrent pas de voir arriver un impôt sur la fortune…

Les manifestations récentes l’ont encore rappelé : l’instauration d’un impôt de solidarité sur la fortune (ISF) figure parmi les revendications syndicales, singulièrement du côté de la FGTB. Hasard du calendrier, le Syndicat national des propriétaires (SNP), de concert avec l’Union internationale de la propriété immobilière (UIPI), a simultanément abordé cette question lors d’un colloque international organisé à Liège.

Pour les Belges, c’était l’occasion de mieux appréhender l’expérience française et d’en tirer un constat : l’impôt sur la fortune en vigueur outre-Quiévrain amène beaucoup de concitoyens français à s’exiler… en Belgique.

Mise en garde française

“A l’heure où l’on semble chez nous – enfin – comprendre les méfaits de l’ISF, il m’est difficile de comprendre que d’aucuns imagineraient le voir instauré chez vous, pointe Jean Perrin, président de l’Union nationale des propriétaires de France, alter ego français du SNP. Taxer les revenus du capital est une chose, ponctionner le capital en est une autre. Dans ce deuxième cas de figure, cela prend la forme d’une véritable spoliation de la propriété !”

Chez nous, le seuil pour être soumis à l’ISF se situe à hauteur de 1.300.000 euros, résidence principale comprise, rappelle Jean Perrin. “Quant au taux, il oscille entre 0,55 % et 1,8 %, ce qui est d’autant plus énorme que la fortune imposée ne génère pas nécessairement un revenu, et que, quand bien même elle en génère un (en ce compris celui tiré des plus-values), il est de toute façon taxé.”

La Belgique ne sera-t-elle bientôt plus le refuge des Français échappant à l’ISF ? Si une telle mesure a bien figuré sur la table des négociateurs fédéraux au cours de la formation du gouvernement, elle a toutefois été écartée jusqu’à présent. La perspective de nouveaux efforts budgétaires pourrait relancer le débat.

Jean-Marc Damry

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