Le géant YouTube peine à faire du profit

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En dépit de sa popularité, le site YouTube a bien du mal à remplir ses caisses. Une faible rentabilité qui n’est pas pour plaire au géant Google, qui avait en 2006 déboursé 1,65 milliard de dollars pour acheter la plate-forme de vidéos en ligne.

Chaque mois, YouTube comptabilise plus d’un milliard de vues. Pourtant, le site peine à en dégager des profits. Le Wall Street Journal parle de revenus d’environ “4 milliards de dollars en 2014, en hausse par rapport aux 3 milliards de dollars de l’année précédente“. Si le chiffre peut sembler important au premier abord, il suffit de le comparer à ceux affichés par Facebook pour comprendre qu’il n’en est rien. Avec 1,3 milliard d’utilisateurs par an, soit près de dix fois moins que YouTube, le réseau social génère plus de 12 milliards de revenus. De cette somme restent 3 milliards de profit, un chiffre que YouTube est bien loin d’atteindre. Le site consacre en effet une majeure partie de ses revenus à l’achat de contenus ou à “l’équipement pour offrir des vidéos rapides“.

Le premier élément d’explication serait le public restreint de YouTube. Un public de jeunes adolescents principalement, que le site peine à fidéliser. “Beaucoup d’utilisateurs de YouTube voient le site comme un répertoire de vidéos auquel on accède par les liens ou des players intégrés postés autre part“, plutôt qu’un site où l’on se rendrait quotidiennement. Ainsi, Brian Weiser, analyste interrogé par le WSJ, concède que 9% des utilisateurs de YouTube seraient responsables à eux seuls de 85% des vues sur le site. YouTube n’a pas encore réussi le pari de s’imposer comme “une habitude“, comme la télévision l’est devenue.

Selon Brian Weiser, la solution serait d’investir dans “du contenu télévisuel“. Seulement voilà, YouTube a déjà tenté l’expérience. En 2010, le site a dépensé “des centaines de millions de dollars (…) pour créer des chaînes comme à la télé“. Selon le WSJ, “la plupart de ces chaînes ont échoué“.

Autre tentative du site de vidéos en ligne pour renflouer les caisses, c’est la publicité. De petits encarts sont apparus aux côtés des vidéos les plus populaires, complétés par des publicités insérées dans les vidéos. Là encore, le résultat a été plutôt mitigé, du fait que les utilisateurs ont le choix de regarder, ou non, ces publicités. Or les annonceurs, eux, ne paient que si on a visualisé (et en entier), ces contenus.

Les dépenses pourtant ne diminuent pas. YouTube doit même payer ses “stars”. Nées grâce au site, ces dernières se voient reverser de petits bonus financiers pour les convaincre de ne pas rejoindre la concurrence. Celle-ci justement ne cesse de grandir. Facebook, Twitter, mais aussi de jeunes start-up lancent tour à tour leurs propres plate-formes vidéos, lorsqu’elles n’essayent pas de s’accaparer le contenu original de YouTube.

YouTube ne baisse pas les bras pour autant. En novembre dernier, le site a annoncé un nouveau plan d’attaque, émettant l’idée d’abonnements payants. Par exemple, pour 10 dollars par mois, vous pourrez écouter votre musique… sans publicité. Et en illimité. “Si ces services ont du succès, ils assureront un revenu stable qui pourrait aider à supporter des investissements dans des programmes de meilleure qualité” confie le WSJ.

YouTube a aussi considéré un plan destiné à mieux cibler les publicités. Le site compte sur le système de traçage de cookies de Google pour l’y aider. “Quelqu’un qui recherche des plans pour ses vacances via le moteur de recherche Google pourrait voir des pubs pour s’évader aux Caraïbes sur YouTube” annonce le journal. Vous êtes prévenus.

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