Les industriels de la viande défendent leur bifteck

On l’imagine : les industriels de la viande suivent avec attention la montée en puissance des produits végétaux. Face au discours préconisant une consommation limitée d’aliments carnés, les lobbys de la bidoche s’activent pour préserver leur business. Leur mot d’ordre ? La qualité. ” Nous voyons bien qu’il existe aujourd’hui des consommateurs qui s’intéressent aux produits végétaux sans être végétariens, affirme Michael Gore, administrateur délégué de la Fédération belge de la viande (Febev). Ces flexitariens sont des gens bien informés à la recherche d’une consommation durable. Dans un contexte où les consommateurs ne veulent plus forcément la quantité, il faut mettre l’accent sur les qualités nutritionnelles de nos produits. ”

Et dénier celles des substituts végétaux à la viande ? ” Même si certains parviennent à recréer des substituts ayant les mêmes caractéristiques que la viande, ces produits — pour ressembler un maximum à un produit carné — contiennent pas mal de sel et d’acides gras saturés. Des colorants, des exhausteurs de goût aussi. Je suis persuadé que les personnes qui changent radicalement leur alimentation ont un risque de développer de l’hypertension, etc. Dans un régime équilibré, la viande n’a pas d’équivalent. ”

Michael Gore dénonce par ailleurs ” un cadre législatif limité en ce qui concerne les substituts à la viande “. ” Contrairement à notre industrie qui est très réglementée, il n’existe pas de cadre législatif aussi strict pour les produits végétariens, affirme le responsable. Les fabricants doivent aller chercher des matières premières à travers le globe, ce qui implique des risques associés. Il est clair que nous avons connu plusieurs crises dans le secteur de la viande, mais lorsque l’on observe la liste des retraits de produits sur le site de l’Afsca, on remarque que les produits végétaux sont très présents. ”

Enfin, les industriels de la viande veulent faire interdire les qualificatifs ” steak “, ” escalope “, etc. des emballages de ces produits qui, pour toucher et rassurer un maximum de consommateurs, cherchent en fait à ressembler à la viande, jusqu’au stries qui rappellent la cuisson au barbecue. ” Ces termes possèdent chacun leur définition et ils doivent être réservés aux produits carnés, soutient notre interlocuteur. Il faut une réglementation qui clarifie la dénomination des produits en fonction de leur composition. “

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